dimanche 12 avril 2009

"Casse toi Fillon!"

François Mitterrand affirmait à Pierre Mauroy au début de son premier septennat : "On ne fait pas bien ce que l'on ne fait pas vite". Plus d'un quart de siècle plus tard, Nicolas Sarkozy pourrait dire à François Fillon"On ne fait pas bien ce qu'on ne fait pas seul". On constate depuis près de deux ans que le président de la république s'attache à s'occuper de tous les dossier répétant à qui veut bien l'entendre :"Je suis entouré de nuls". C'est vraisemblablement la raison pour laquelle il a ouvert son gouvernement à des personnalités de gauche et c'est certainement la raison pour laquelle il a confié à d'anciens collaborateurs de François Mitterrand des missions sur la croissance (Jacques Attali), offre à Jack Lang, le rôle d'émissaire pour une mission à Cuba et plus récemment il a nommé Michel Rocard, Ambassadeur des pôles. Toutefois, Nicolas Sarkozy doit se sentir bien seul ne se livrant pleinement qu'à Claude Gueant, le secrétaire général de l'élysée et à Henri Guaino, son conseiller spécial. Et passant le reste du temps à dénigrer la plupart de ses ministres tout en ignorant le premier d'entre eux, François Fillon. Alain Juppé, dans son livre "Je ne mangerai plus de cerises en hiver" rapporte la confidence que lui a fait le président de la république pour justifier le choix de son premier ministre : " Contrairement à toi et à moi, il n'a pas un caractère dominant". Cependant, Jacques Chirac était mieux traité par François Mitterrand - qui n'aimait pas que l'on marche sur ses plates bandes - lors de la cohabitation de 1986 à 1988. Ainsi on est vraiment en droit de se demander ce qui se passe dans la tète de l'ancien lieutenant de Philippe Séguin qui semble s'accrocher désperement à une coquille vide dans la mesure où Nicolas Sarkozy écrit tous les jours une nouvelle page de la constitution créant de facto la 6ème république. La décision récente de Conseil d'Etat de prendre en compte les interventions du chef de l'Etat dans le temps de parole de la majorité devrait redonner du tonus à des ministres amorphes et mis à l'index à la moindre incartade. Quant au premier ministre qui arbore trop souvent son rictus sado masochiste, on a envie de lui dire "Mais casse toi Fillon!"

Une interview de François Fillon il y a un an et demi à Europe 1 avec Jean Pierre Elkabbach qui est toujours d'actualité :

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